REVUE ET CORRIGÉE, ES MENSCHELT
(Ça sent l'humain)
Chorégraphie et mise en scène : Roser Montlló Guberna
et Brigitte Seth
Assistant à la mise en scène : Bruno Joliet
Interprétation : Corinne Barbara, Pierre Boileau, Elisabeth Geiger (clavecin), Géraldine Keller (chant), Roser Montlló-Guberna, Fabrizio Pazzaglia, Brigitte Seth, Bruno Joliet et Jean-Baptiste Veyret Logerias
Texte : Colette Turbigo et Pinito del Oro
Musiques : F. Botton, Charles Ives, D. Scarlatti, Sebastian de Albero, Padre Antonio Soler, airs populaires d’Espagne
Lumière : Luc Jenny et Michel Violleau
Son : Fabrice Thirion et Isabelle Surel
Costumes : Thierry Guénin
Assistante costumes : Marion Dobelmann
Production et diffusion : Françoise Empio
Photos Brigitte Eymann
Climat d’austérité et fantaisie, Eclat des paillettes et nudité du plateau, Gravité d’une situation et légèreté obligée, Représentation extravertie et intime en flagrant délit, Peur et divertissement.
Nous explorons l’esthétique des costumes de revue (résilles, paillettes, plumes et guêpières) prévue initialement pour des danseurs d’apparences semblables, calibrés, sélectionnés en fonction de leur taille, leur poids, et leurs capacités d’endurance physique. Cette même esthétique portée, habitée par des interprètes venus d’horizons divers donne un étrange corps de ballet qui laisse voir dans ses rangs la singularité de chacun, autant de détails parlants, criants. Ce décalage nous fait prendre conscience de cette esthétique, de son origine, de sa raison d’être. La représentation tangue entre la prestation prévue, clinquante, et l’intime inattendu. Les poursuites lumineuses mettent en valeur le brillant, le verni qui craque lorsque, semblant provenir de miradors alentour, elles prennent également les interprètes en défaut. Revue et corrigée aura plusieurs facettes : le masque et derrière le masque, le beau et le laid, le « tout va bien » et le « rien ne va plus », accords et désaccords du monde.
La revue nous divertit et nous fait regarder en face ce qui nous pousse au divertissement.
L’horreur de la bêtise y devient une fantaisie, la violence un rire, la terreur un tour de magie, l’angoissant néant un numéro d’équilibriste, la maladie un gag, l’indomptable obsession sexuelle une danse, l’absence d’amour une chanson. A l’instant de cette métamorphose, nous regardons la Gorgone Méduse droit dans les yeux. Et, magie de la revue, cela nous amuse.