La merveille du siècle

Portrait musical d’Elisabeth Jacquet de la Guerre (1645/1729)


Musique d’Elisabeth Jacquet de La Guerre
Texte : Hervé Mestron
Conception musicale : Florence Malgoire
Dramaturgie : Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna

Avec :
Ronald Alonso Martin viole de Gambe
Florence Malgoire violon
Kevin Manent Navratil clavecin
Roser Montlló Guberna jeu, danse

Remerciements: Ateliers Médicis/Clichy-sous-Bois et Montfermeil, la Briqueterie/Vitry-sur-Seine
Coproduction : Cie Toujours après minuit, Combo production

Œuvres proposées :
– Extraits des suites de clavecin seul
– Sonates pour violon et continuo
– Passacaille de Céphale et Procris
– Symphonie, début instrumental de la cantate Le sommeil d’Ulysse


Musique au féminin

Enfant prodige, Elisabeth Jacquet de la Guerre, est une claveciniste et compositrice qui trouvera durant le grand siècle la raison même de son extraordinaire destin d’artiste. En effet, jusque-là, presque aucune femme n’est admise à signer professionnellement ses compositions. Enfant prodige, elle devient la protégée de Louis XIV avant d’imposer un style qui s’émancipera peu à peu du modèle imposé par Lully.

Un destin hors du commun

Grâce à cette protection royale, Elisabeth peut réaliser le rêve de nombre de femmes : s’affranchir du patriarcat, demeurer libre de parole et de conscience. Une parole qui s’exprime essentiellement dans la musique, à travers plusieurs cycles de sonates et de cantates, et un opéra. La presse musicale lui rend hommage, rarement une compositrice obtient une telle considération.

Les désillusions

Si Elisabeth de la Guerre est reconnue par ses pairs et toujours protégée par la Cour, son opéra Céphale et Procris remporte un four. Tout Paris semble s’être donné le mot pour ne pas assister aux représentations. Elisabeth découvre alors que les mentalités ne sont pas prêtes à recevoir une œuvre de cette envergure signée par une femme. De plus la monarchie est vieillissante et la fin de siècle de plus en plus portée sur la dévotion. C’est un coup violent porté à Elisabeth qui vient de perdre en peu de temps son père, son mari, et son fils de 8 ans. Elle est désormais seule et ne publiera plus rien pendant plusieurs années, avant de renaître de ses cendres. Il lui reste encore 25 ans à vivre.

La renaissance

Elisabeth compose une musique pleine d’intériorité et d’audace, alternant cantates spirituelles et profanes. Sa personnalité peu commune rayonne dans des compositions qui paraissent pour la majorité d’entre-elles comme en avance sur son temps.
Ce portrait musical d’Elisabeth Jacquet de la Guerre sera l’occasion d’entendre la voix d’une artiste accomplie à une époque où la bienséance faisait tout pour restreindre le droit des femmes. Elle nous parlera d’elle, des bonheurs et des épreuves qui ont ponctué son chemin de vie. Elle nous donnera surtout à entendre sa musique qu’elle considère comme son testament philosophique, où textures et formes codifiées nous restituent l’atmosphère d’une exigence royale toute dévouée à l’art.

Hervé Mestron

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